Leila Chavant : son envie de se challenger professionnellement à l'international !

Leila a suivi un BTS Contrôle Industriel et Régulation Automatique (CIRA) au Pôle Formation Nouvelle-Aquitaine de 2011 à 2013 et a fait son alternance chez EDF.

Une décision difficile à prendre

Après 5 ans d’apprentissage chez EDF, la société décide de proposer à Leila une offre d’emploi en CDI. L’apprentie a toujours eu en tête de partir travailler à l’étranger mais pour EDF, l’opportunité ne pourra se présenter que d’ici 10 à 15 ans. Une période de doute s’installe. Une offre d’emploi en CDI dans une entreprise qui l’a vue grandir, qui l’a formée, avec des collègues qui l’aident et qui l’apprécient est une proposition à considérer.

Refuser serait une décision risquée. Mais Leila a cette idée dans la tête depuis quelques temps, elle l’a imaginé plusieurs fois son départ à l’étranger. 15 ans c’est trop long pour elle qui veut évoluer rapidement. Elle refuse le CDI. Et postule à des VIE (Volontariat International en Entreprise) mais reste sans réponse. Ce que
Leila nous a fait comprendre c’est que les ingénieurs issus des grandes écoles (Polytechnique, les Mines…) sont favorisés pour les VIE. Elle n’est pas découragée pour autant. Son rêve, elle est bien déterminée à le poursuivre.

Le départ pour Beijing

Leila s’inscrit alors dans une école à Beijing (Pékin, Chine) pour apprendre le Chinois, trouve une famille d’accueil et prépare son visa. Le départ se fait en Septembre, juste après la soutenance finale de son diplôme d’ingénieure. Deux mois après son arrivée, ESSILOR la recontacte suite à sa demande de VIE dans les Philippines. Elle passe l’entretien et est retenue. Ce qui a fait la différence, c’est son semestre en Chine. Il prouve sa volonté de s’intégrer. Le début de son contrat de 2 ans est prévu pour Mars.

L’arrivée dans les Philippines

En Mars Leila s’immerge dans la culture professionnelle Philippine. Le premier mois, sa manager démissionne. Elle a alors une très large autonomie et de
grandes responsabilités pour une ingénieure avec son expérience. Elle est en charge de l’amélioration continue d’un atelier critique produisant plus de 60 000 pièces par jour, selon les principes LEAN. Elle doit également revoir le système de planification de tous les workshops pour faciliter les changements de série.

L’usine ESSILOR des Philippines est l’une des plus grosses usines du groupe en Asie. De ce fait, de nombreux collaborateurs de tous niveaux hiérarchiques viennent la visiter. Cette exposition aidera Leila dans l’obtention de son prochain poste.

Le poste aux Philippines est un poste compliqué. L’usine est située à 2h de la ville la plus proche. Les commerces sont quasiment inexistants. Leila fait des journées de 12h pouvant aller jusqu'à 17h. Elle travaille un samedi sur deux. Le dimanche, elle nous explique qu’elle n’a pas l’énergie pour aller visiter le pays. De toute façon elle est loin de tout. Alors de son contrat de deux ans, elle n’effectuera qu’un an et quatre mois avant de retourner « à la civilisation » comme elle le dit.

Une nouvelle expérience : Singapour

Arrivée depuis 6 mois à Singapour, Leila a obtenu un poste plus proche du « Business ». Lors de son précédent contrat aux Philippines, elle a dû justifier des budgets d’investissements à plusieurs reprises et elle n’était pas à l’aise avec cet aspect. Aujourd’hui, elle est Manager de l’excellence des opérations sur un territoire qui recouvre une partie de l’Asie, l’Océanie, le Moyen Orient, la Russie et l’Afrique. Son rôle est de travailler sur les budgets de la zone, manager 2 développeurs en Business Intelligence, analyser la performance des labs et travailler sur des modèles pour élaborer la stratégie de demain.

C’est à Singapour qu’elle collabore avec des ingénieurs éminents. Elle apprend beaucoup à leurs côtés. Et c’est ce bouillonnement de pensées qu’elle était venue chercher. Leila nous explique que Singapour est une cité d’expatriés. Elle nous dit « Singapour on y va pour prendre quelque chose, mais comme toute ville d’expatriation, les relations professionnelles et personnelles paraissent plus éphémères. L’expérience de la VIE est en dent de scie. Elle comporte des phases d’épanouissements et de développements intenses et des phases de ‘mal du pays’».

Son avenir : dans deux ans, Leila ne sait pas où elle sera mais ce qu’elle sait c’est qu’elle est désireuse de découvrir de nombreux autres pays. Pour
elle, rentrer en France n’est pas envisageable pour le moment. Leila a adhéré au dynamisme international.

L’anecdote de définition du besoin

Leila a dû travailler avec des équipes de philippins. Elle nous raconte que le système éducatif n’est pas le même aux Philippines, les diplômes ne se valent pas. La durée des études pour être ingénieur est moins longue qu’en France de 2 ans (lycée et école supérieure compris).
Un jour, le directeur de l’usine demande aux opérateurs de remplacer un tuyau rouillé et de faire en sorte que le tuyau ne touche plus la terre (pour éviter qu’il ne rouille à nouveau). Les Philippins ont alors déterré le tuyau et l’ont changé. Leur solution a été de laisser le tuyau hors sol.
Comme il était situé dans le passage, le directeur de l’usine leur a dit de le ré-enterrer.
Les opérateurs se sont empressés de le recouvrir de terre en créant un talus tout aussi gênant pour la circulation !
En rigolant Leila nous dit que chaque demande qui leur est faite doit être extrêmement spécifique si on souhaite aboutir au résultat escompté.